L’hypnose ou comment guérir les maux par les mots

Article recueilli dans Le Vif du dimanche 23 mars 2014 à 11h37

Woman having a conversation with her therapist on couch in officeL’état hypnotique est un état de conscience modifiée, une forme de concentration en partie consciente. Cette « conscience parallèle » nous permet d’accéder à nos ressources de changement et d’autoguérison. Les explications du Dr. Eric Mairlot.

Le Dr. Eric Mairlot est considéré comme l’un des plus grands spécialistes de la discipline. Ce neuropsychiatre bruxellois découvre l’hypnose voici trente ans, lors de ses premiers stages d’étudiant en médecine. Dans le service de psychosomatique de l’Hôpital universitaire de Genève, il apprend à utiliser l’hypnose pour se guérir (définitivement) de ses migraines, ensuite pour aider ses patients. Passionné par cette thérapie de pointe, il a créé et dirigé pendant vingt ans une consultation d’hypnose à l’hôpital universitaire Brugmann. Il est aujourd’hui à la tête d’un centre de thérapie brève et dispense des formations aux professionnels de la santé à l’hypnose contemporaine comme à toute personne intéressée par l’autohypnose. Explications.

Le Vif/L’Express : Comment définissez-vous l’hypnose ?

Dr. Eric Mairlot : Beaucoup de gens ont peur de l’hypnose, car ils lui prêtent des pouvoirs surnaturels. Avant toute chose, j’insiste : l’hypnose n’a rien de surnaturel ! C’est un état naturel. Il s’agit de l’un des fonctionnements les plus privilégiés que le cerveau possède et qui consiste à établir, parallèlement à la conscience qui est toujours présente, une conscience qui fonctionne de manière non volontaire. Le thérapeute, en s’appuyant sur des techniques de communication spécifiques, aide le patient à découvrir cette conscience involontaire qui permettra in fine d’agir sur le corps, sur les émotions et sur les addictions. Ce fonctionnement cérébral, je le répète, est naturel, et il n’a plus besoin de volonté, car il est plus efficace qu’elle. La volonté permet beaucoup de choses, notamment de progresser, mais elle ne guérit pas.

Il y a eu l’hypnose traditionnelle, « pratiquée » par Freud, puis l’hypnose ericksonienne. Aujourd’hui, on parle de « nouvelle hypnose » ou d’ « hypnose contemporaine »…

Freud utilisait principalement l’hypnose pour aider le patient à retrouver un traumatisme oublié. Il a découvert que lorsque le souvenir était ressuscité sous l’hypnose, ce qui n’était d’ailleurs pas si fréquent, celui-ci n’avait pas nécessairement valeur de réalité. Freud fut donc déçu par cette application de l’hypnose, qui ne lui donnait pas assez de pouvoir. De surcroît, ce n’était pas parce que le patient revivait son traumatisme qu’il guérissait nécessairement. Au bout de neuf ans, Freud a donc abandonné l’hypnose. C’est pourquoi cette vieille méthode hypnotique n’est plus guère utilisée en nouvelle hypnose. Plus tard, le chirurgien écossais James Braid, qui a d’ailleurs découvert l’hypnose bien avant Freud, a compris qu’hypnotiser relevait d’un savoir et non d’un pouvoir. Enfin, on doit à Milton Erickson, psychiatre génial, d’avoir modernisé l’hypnose et d’en avoir développé les techniques, la rendant accessible à tous et pour presque tous les problèmes. La nouvelle hypnose aide le patient à découvrir comment utiliser ses propres ressources de changement, puis comment résoudre d’autres problèmes par l’autohypnose. Elle centre son travail sur le « comment aller mieux » plutôt que sur le « pourquoi ça va mal ». L’hypnose contemporaine utilise les phénomènes hypnotiques de l’hypnose traditionnelle mais pas du tout de la même manière. Actuellement, on n’impose plus l’hypnose. On la propose, on fait des suggestions pour que le patient trouve lui-même la meilleure solution.

Quelle est la différence entre l’hypnose et l’autohypnose ?

On s’est rendu compte que le processus d’hypnose, c’est en réalité de l’autohypnose. Cela explique pourquoi les gens qui ne sont pas motivés ou ne veulent pas entrer en hypnose ne peuvent pas être hypnotisés. L’hypnothérapeute aide le patient à trouver ses propres moyens d’entrer en hypnose. Voici la technique la plus naturelle. En fin de journée, quand on ressent une fatigue ou un coup de pompe, on s’installe confortablement et on se concentre sur cette fatigue pour entrer en état d’autohypnose. Dans cet état, on peut « épuiser » sa fatigue et son stress, autrement dit les évacuer. Ce processus, d’une durée de dix à vingt minutes, offre un ressourcement de trois à six fois supérieur au sommeil nocturne. Il permet de retrouver de l’énergie pour aborder la seconde partie de la journée. Cette technique étonnante, la plus efficace et la plus facile à maîtriser pour évacuer le stress ainsi que d’autres émotions pénibles, ne s’apprend pas dans les livres. Elle nécessite un savoir-faire et un savoir-être que l’on acquiert au contact d’un clinicien d’expérience.

Il y a l’autohypnose positive et négative. Les enfants pratiquent la première. À quel moment et pourquoi bascule-t-on vers l’autohypnose négative ?

Un enfant est en autohypnose positive naturellement et ce, plusieurs fois par jour. Il s’adapte aux difficultés du monde réel, se coupe partiellement de l’extérieur pour métaboliser et digérer la réalité et adapter son comportement. Déconnecté du monde, il rentre dans sa bulle et laisse travailler son imaginaire. Les enfants ont besoin de ces moments d’autohypnose (de quinze à vingt minutes toutes les nonante minutes), car ils font partie du cycle ultradien. Ce cycle est un état de fluctuation de la conscience et peut être comparé au rythme circadien, rythme biologique « veille-sommeil » d’une durée de 24 heures. Sous la pression des parents et des profs qui n’arrêtent pas de répéter : « Tu es en train de ne rien faire », « Ce n’est pas bien », « Fais quelque chose », les enfants désapprennent petit à petit l’autohypnose naturelle positive. Les jeunes adultes perdent ce moyen de lâcher prise, de fonctionner de façon non-volontaire et spontanée. Or, comme le cerveau a besoin de ces états de décompression, il va imposer une autohypnose qui peut être négative, par exemple : « Je me fais une crise de boulimie » ou « Je fume un joint ».

Comment peut-on guérir par l’autohypnose positive ?

La science a démontré que les problèmes comme la boulimie, les phobies, les angoisses, les stress post-traumatiques, certains états dépressifs, les tics, les TOC, les manies, etc. survenaient principalement chez des sujets très « hypnotisables ». En fait, ils utilisent sans en être conscients des phénomènes hypnotiques qui produisent leurs pathologies. Lorsqu’on décrit au patient que ses symptômes sont des fonctionnements hypnotiques, il réalise qu’il ne subit pas sa pathologie, mais qu’il la provoque activement par autohypnose négative. Ainsi, il découvre qu’il peut utiliser ses dons hypnotiques pour guérir par autohypnose positive. Les patients ressentent souvent leurs « crises » comme un « état second » où ils perdent le contrôle. Une crise boulimique complète est un exemple classique. Elle commence à un niveau plus léger lorsque quelqu’un qui commence un paquet de chips, n’arrive plus à s’arrêter avant de l’avoir terminé. En fait, beaucoup de ces sujets sont dans l’hyper-contrôle d’eux-mêmes. Leur cerveau ayant besoin de ces « lâcher-prises », ils produisent alors des autohypnoses négatives à défaut de pouvoir modifier leur état de conscience sereinement, car ils ne connaissent plus l’autohypnose positive qu’ils pratiquaient naturellement dans leur enfance. Il est donc nécessaire de sortir de l’autohypnose négative et la transformer en autohypnose positive.

Quelles sont les meilleures indications de l’autohypnose ?

Les phobies qui ne sont rien d’autre qu’un état hypnotique négatif peuvent être guéries dans près de 100 % des cas, tout comme les attaques de panique, le stress et la majorité des troubles émotionnels. Dans le sevrage tabagique, on obtient 80 % de réussite. On peut aussi traiter l’asthme, les allergies, les migraines. De nombreuses personnes arrivent à mincir par l’autohypnose. Les gens qui ont subi des viols ou des agressions peuvent s’en sortir complètement par l’hypnose. Beaucoup justifient leur incapacité à se libérer d’une dépendance (alcool, tabac, drogue) par la pulsion d’autodestruction freudienne. C’est presque toujours faux. Quand on leur apprend l’autohypnose, un savoir-faire plus puissant que la volonté, et quand ils voient qu’ils ont les capacités de changer, ils trouvent leur motivation et changent. Cela dit, l’autohypnose a bien sûr ses limites, mais celles-ci reculent grâce à la science et à l’expérience.

Par Barbara Witkowska; B.W.

Journée de conférences sur les différents champs d’action de l’autohypnose, 29 mars, de 13 à 19 heures, à l’ULB (bâtiment U, porte D, niveau 2, local 218 A). Conférence « Pourquoi l’hypnose fait peur ? », par le Dr. Eric Mairlot, à 20 h 30, le 28 mars.

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L’ancrage : une excellente technique pour ceux qui pensent trop

Attention : la technique que vous allez découvrir peut à elle seule changer beaucoup de choses dans votre vie !

 

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Pour qui est l’ancrage ?

Alors déjà, quand je dis que c’est «une technique pour ceux qui pensent trop», en fait je pense qu’elle sera utile pour à peu près tout le monde !

Si vous venez sur ce site pour trouver plus de sérénité, alors vous avez sûrement un grand besoin d’apprendre et surtout de pratiquer cette technique de l’ancrage.

«Ancrage», «être ancré», « s’enraciner »… ça veut dire quoi tout ça??

Etre ancré, c’est être connecté à la terre. C’est se sentir relié. C’est sentir cette connexion profonde qui existe entre nous et la terre, et être dans l’acceptation du moment présent.

Etre ancré, en gros, c’est aussi sortir de ses pensées et prendre conscience de son corps dans son intégralité. C’est donc accepter pleinement son corps tel qu’il est et en prendre soin.

C’est habiter complètement ce corps qui est le notre et accepter de vivre notre vie ici sur terre.

Un synonyme de s’ancrer est s’enraciner. S’ancrer, c’est s’enraciner dans le sol, dans la terre, dans le réel, dans la matière, dans le présent, dans l’ici et maintenant…peu importe les noms que vous utilisez.

S’ancrer, c’est sortir sa conscience de sa tête … et l’installer dans ses pieds.

C’est sortir du monde des rêves, des pensées, de l’imaginaire, du spirituel… et revenir dans le monde terrestre, réel, corporel, le monde de la matière. C’est être pleinement là, dans le monde physique.

Car plus on est dans sa tête, plus on pense.
Et plus on pense, plus on est dans sa tête.
Et plus on est dans sa tête, moins on est ancré.
Et moins on est ancré… moins on est heureux.

Un bon ancrage peut vous apporter énormément.

A quoi ça sert d’être ancré ?

Cela peut vous apporter de nombreux bienfaits, comme par exemple :

  • D’avoir moins de pensées négatives
  • De vous sentir plus en sécurité
  • D’être moins angoissé et d’aborder une crise d’angoisse plus sereinement
  • D’être moins fatigué et d’avoir plus d’énergie
  • De régler certains problèmes de déréalisation ou l’impression que l’on devient fou
  • De soulager tout un tas de problèmes tels que migraines, stress, pensées suicidaires
  • D’être serein ici et maintenant, peu importe l’endroit où vous êtes
  • D’être plus confiant et plus positif, peu importe la situation qui se présente
  • De vous sentir à votre place
  • De lacher prise plus facilement
  • D’accomplir plus facilement vos projets, vos rêves
  • De mieux vous sentir dans votre corps
  • D’accepter la vie et de moins lui résister

La technique de l’ancrage va vous permettre de vous enraciner bien profondément dans le sol, ce qui vous permettra ainsi de ne pas vous faire emporter, chahuter, chavirer… au premier petit coup de vent qui se présente.

En pratiquant l’enracinement, on développe notre sérénité, notre confiance et notre sentiment de sécurité quel que soit l’endroit où nous sommes ou quelque soit la situation que nous traversons ! On se sent plus confiant, et plus solide sur ses pieds. Il y a vraiment une vie «avec» ancrage, et une vie sans.

Vous vous souvenez peut-être, dans l’article «moins d’angoisse grâce à l’instant présent», je vous disais de penser à vos pieds. Et bien c’était pour vous faire sortir de votre tête et vous aider à mieux vous ancrer dans le présent.

Avec la technique de l’ancrage, le but est le même mais on va aller beaucoup plus loin que cela.

Comment faire pour s’ancrer ?

Alors il y a différentes façons de travailler son enracinement et de ressentir tous ces bienfaits. Donc avant de vous parler de la technique d’ancrage, voici déjà un aperçu de plusieurs activités qui vont vous permettre de vous ancrer plus solidement :

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  • Les activités sportives car elles font travailler le corps, élément essentiel de l’ancrage : marche, course …
  • Les amis, l’amour, le rire
  • Les activités de méditation (lire cet article), marche en conscience et toute activité effectuée en pleine conscience
  • Les activités artistiques et corporelles : musique, danse, yoga, Taï chi, Qi qong…
  • Toute activité qui prends soin du corps : massage, relaxation, étirements, cuisine saine…
  • Mais aussi et surtout tout ce qui permet un contact avec la nature : ballade en forêt, à la campagne, en montagne, jardinage, se baigner dans la mer, en rivière…

Vous l’aurez compris : toute activité où le corps et la nature sont impliqués favorise l’ancrage.

Donc dès que votre activité mentale s’emballe un peu trop, vous avez le choix : sortez vous ballader en forêt, jardinez, faîtes des étirements, riez un bon coup, jouez de la guitare, parlez à votre fleur, allez embrasser un arbre (je ne rigole pas)… et si possible, faites cela en pensant à vos pieds !

Plus votre conscience est loin de votre tête, plus vous êtes ancré.
Donc plus vous pensez à vos pieds, et plus vous êtes enraciné.

La technique d’ancrage énergétique par la visualisation

Tout cela est déjà très efficace mais il y a malheureusement des situations ou cela ne suffit pas… Comment faire quand on est quelque part et où planter une rose ou faire un pas de danse ne sont pas dans nos options?

Comment faire quand on est en déplacement, au bureau, ou que l’on doit faire une présentation par exemple?

C’est là qu’intervient la technique d’ancrage énergétique aussi appelé méditation de l’arbre. C’est en fait une simple technique de visualisation mais qui est incroyablement efficace !

Voici la puissante technique que je vous conseille de pratiquer :

Vous pouvez le faire assis ou debout. L’important est d’avoir les pieds bien à plat sur le sol.

Vous pieds sont bien posés sur le sol, et créént un contact puissant avec la terre.

Commencez par effectuer 3-4 mouvements de respiration abdominale pour vous détendre 

Maintenant, les yeux fermés de préférence, vous allez imaginer que des racines sortent de vos pieds et commencent à s’enfoncer dans le sol.

visualisation-ancrage-énergétique

 

Ces racines commencent à vous relier très profondément avec le sol. Si vous êtes assis, ces racines partent non seulement de vos pieds mais aussi des pieds de la chaise, de vos chevilles, de vos cuisses…

Tout en continuant votre respiration profonde, vous imaginez que ces racines vont de plus en plus profondément dans le sol. Elles sont de plus en plus grosses.

A chaque inspiration, vous visualisez l’énergie de la terre qui remonte en vous. Cette énergie arrive de la terre, passe par vos racines, jusqu’à vos pieds, et remonte en vous.

A chaque expiration, vos racines s’étendent encore plus loin et encore plus profond vers le centre de la terre.

Ces racines commencent par englober de plus en plus d’espace, et englobe maintenant votre ville toute entière. Puis votre région tout entière. Votre pays tout entier.

Vos racines englobent maintenant la terre tout entière et vont jusqu’à son noyau. Vous êtes maintenant parfaitement relié avec la terre. La puissante énergie du noyau de la terre remonte jusqu’à vos pieds, puis jusqu’à votre coeur et vous traverse tout entier. Cela vous nourrit et vous donne de la confiance, de la puissance, et de la sérénité.

Là, bien enraciné, bien ancré dans le centre de la terre, vous allez y déposer une intention sur quelque chose que vous souhaitez voir apparaitre dans votre vie.

Par exemple, dans le centre de la terre, vous allez émettre l’intention suivante : « je suis en sécurité, ici et maintenant » (cette intention est très puissante et je l’utilise beaucoup).

Vous vous sentez maintenant profondément relié avec la terre et en totale sécurité.

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Je vous garanti que si vous faites cette exercice une fois par jour pendant ne serait-ce qu’une semaine, vous allez déjà ressentir de puissants bienfaits.

Encore une fois, j’insiste sur un point : plus vous le faites, et plus les résultats seront importants. Et faîtes moi confiance, cet exercice est bien plus qu’un simple exercice de visualisation.

Pour aller plus loin, voici le lien vers un petit livre que j’ai acheté et qui m’a aidé à mieux comprendre l’ancrage, son importance et qui m’a fait découvrir pleins d’autres techniques pour le pratiquer au quotidien :

L’ancrage énergétique de Mary Laure Teyssedre

source : guerir-l-angoisse-et-la-depression.fr