E-psys : c’est sérieux ?
Un bel article qui aborde le sujet avec ouverture d’esprit et esprit critique paru sur pro.guidesocial.be le 07/07/15

De plus en plus de sites Internet proposent des séances thérapeutiques en-ligne. Pour un problème passager ou une véritable thérapie ? Qu’en penser ?
Besoin de conseils d’un thérapeute dans le cadre d’un burn out, d’une séparation de couple ou de problèmes relationnels avec un enfant ? Les sites Internet de téléthérapies se multiplient en Belgique afin de répondre à ces demandes. Les séances de psychologie se déroulent au travers d’un Chat, d’envois de mails ou par Skype. Mais est-ce vraiment la panacée ? « Cela peut s’avérer utile pour accueillir des personnes qui ne sont pas capables de franchir les portes d’un cabinet de psychologue ou d’un Centre de santé mentale. C’est une méthode complémentaire qui vaut la peine d’être explorée », estime Koen Lowet, Administrateur Délégué de la Fédération Belge des Psychologues.
Réticences de la profession
Certains praticiens sont en revanche dubitatifs, voire réticents, face à ce médium thérapeutique, car il ne respecterait pas le cadre psychanalytique défini par Freud. Ils estiment qu’une relation virtuelle, par Chat ou même par Skype, ne permet pas de saisir toutes les subtilités et éléments qui se dégagent du patient et qui constituent également des pistes de compréhension d’une problématique. Les gestes, émotions, lapsus, positions corporelles, sont éludés, alors qu’ils font partie des indices d’appréhension d’une situation.
Thérapie ou soutien psychologique ?
L’e-psy ne pourrait tout au plus être envisagé que comme un soutien psychologique, mais pas pour une thérapie sur le long terme. Un avis que Koen Lowet ne partage pas à 100%. « Je pense qu’il est possible de réaliser une thérapie en ligne, même si en effet, il y aura des éléments d’appréciation visuelle absents. Mais le plus important, c’est la qualité de la relation entre le thérapeute et son patient. Il faut toujours peser le pour et le contre dans l’évolution des technologies. Mais je pense que ces sites sont très utiles, par exemple pour permettre une intervention psychologique chez quelqu’un qui ne peut pas facilement sortir de chez lui, à cause des pressions de son conjoint ».
Une méthode réactive
Ces sites sont aussi appréciés par les grands timides, par ceux qui éprouvent des difficultés à s’exprimer, qui préfèrent l’anonymat, par les personnes à mobilité réduite, isolées géographiquement, mais aussi par les patients très occupés. Autre avantage : le suivi peut se poursuivre, même en cas de déménagement ou lors de déplacements à l’étranger. Dans des cas critiques, l’e-psy a l’avantage de proposer une plus grande réactivité. Le patient peut généralement être entendu plus rapidement que s’il devait prendre rendez-vous dans un cabinet. Certains téléthérapeutes arguent même que cela permet d’établir leur emploi du temps en fonction des besoins des patients et non l’inverse.
Attention aux arnaques !
« Mais attention, on note une explosion de l’offre de sites de psys en ligne, dont l’approche n’est pas toujours validée scientifiquement. Aux Pays-Bas, on a relevé des arnaques en la matière », prévient Koen Lowet.
Pour éviter les charlatans, certains critères permettent de vérifier le profil du psychologue qui se cache derrière l’écran. Voici les questions à se poser (et à poser) :
Qui sont les prestataires du site ?
Sont-ils enregistrés auprès de la commission des psychologues ?
Quel est leur diplôme et ont-ils suivi une formation de psy en ligne ?
Actuellement, il n’y a pas encore de structure permettant la validation de ces sites de téléthérapie. Dès le 1er septembre 2016, les psychologues cliniciens seront par contre repris sur une liste unique, qu’ils prestent en ligne ou pas. Cela permettra déjà d’effectuer un certain tri !
Sandra Evrard
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Mon avis personnel:
Cela mérite réflexion.
Tout d’abord, des séances via skype pour compenser l’absence physique par éloignement (vacances, voyage d’affaire, etc…) du thérapeute permettent d’avoir ses séances si nécessaire mais sous-entendent que vous connaissez déjà votre thérapeute. Alors dans ce cas, je dis oui tout de suite et sans restriction. La relation praticien-patient et les émotions, le language non-verbal et para-verbal sont tout à fait palpable pour un thérapeute pratiquant l’écoute active. Ce qui importe donc c’est que le patient se sente en sécurité et confiant dans le médium mais surtout dans son thérapeute. Ce n’est ni l’outil, ni le medium qui importeront, mais la qualité d’écoute du thérapeute.
Dans les échanges strictement écrits via discussion de type « chat », même si la relation praticien-patient est réelle ils empêchent souvent de faire passer les émotions, le language non-verbal et para-verbal.
Christian Vrient